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me serait peut-être pas plus difficile qu’à un autre d’attaquer les abstractions les plus ardues, et de vous faire une science pour ainsi dire éthéree, dont les applications seraient possibles dans 1,000 ans ; mais je crois qu’il sera plus profitable que nous nous occupions de ce qui se passe autour de nous. Cette manie d’excursions dans le vague, tient au peu d’instruction positive que l’on a : ce manque de connaissances pratiques est la plaie de notre époque. Ainsi, Messieurs, bien peu d’entre vous pourraient me dire avec quoi on a teint le tapis vert qui courre ma table et rabat-jour de ma lampe ; d’où vient la Bouille du poêle qui nous échauffe, comment on a feutré la laine de nos chapeaux. Sans doute tout cela n’est pas nécessaire pour monter régulièrement la garde, ou bien administrer son ménage. Non, certes mais il y a d’autres circonstances où cela est fort utile. Quelques personnes m’ont écrit de bien loin, il y a quelques jours, pour me demander la cause de leurs souffrances : « Nous souffrons, disaient-elles, de la rareté des houilles ; nous voulons nous en plaindre ; mais nous ne savons quelle raison donner au gouvernement pour qu’il nous écoute Ayez la bonté de nous faire un exposé des motifs, et nous y ajouterons de l’énergie pour qu’on s’occupe de notre affaire. » J’ai répondu que je ne pouvais de si loin tâter le pouls au malade, qu’il fallait remonter à la source du mal, en suivant la marche des bouilles avant d’arriver au lieu de consommation ; et expliquer la cause du mal au gouvernement qui y apporterait sans doute remède, si les moyens propo-