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bureau de bienfaisance ou à la cour d’assises. C’est là une de ces questions qu’il faut prendre par la base, et ce n’est pas parce que vous aurez dit que la mendicité est abolie, qu’elle sera détruite. Ce décret ressemble assez à celui qui aurait pour but de fixer une nouvelle marche au soleil. La théorie a, pour s’appuyer dans cette question, des expériences faites sous l’influence d’un système dur et impitoyable, et sous l’influence d’un système doux et chrétien : ni l’un ni l’autre n’ont réussi. La science nous conduira à un moyen terme, également éloigné de la cruauté et d’une philanthropie mal entendue.

La question d’Alger est aussi de notre domaine. Nous verrons que l’amour-propre et l’esprit de conquête ne suffisent pas pour établir une opinion stable. En examinant tous les tenants et les aboutissants, nous verrons que tout ce qui a été fait est exécrable. Je suis ici l’écho de MM. les ministres, qui ont constamment émis cette opinion ; non pas pour ce qu’ils faisaient, mais pour ce qu’avaient fait leurs prédécesseurs. Nous verrons aussi, s’il faut que nous traitions nos colonies avec les idées de Christophe Colomb, ou bien avec les idées du 19e siècle. Nous verrons qu’au lieu de faire sur la côte africaine un heureux essai de la liberté du commerce, on y a implanté les habits verts, pour tourmenter les Arabes et leur donner une triste idée de nos progrès. Il faut l’avouer, les Anglais sont nos maîtres, en l’art de coloniser. Un beau jour l’un de leurs vaisseaux envoie ses hommes pour faire de l’eau dans la petite île, à peine