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marchait à part, issu d’eux tous et destiné à réaliser leurs idées par des applications promptes et décisives. Il était éclectique et pratique, comme un philosophe et un homme d’état. Mais ce qui distinguait par dessus tout cette généreuse famille d’amis du genre humain, c’était la probité admirable de chacun de ses membres et leur désintéressement sincère en toute chose. Ils ne recherchaient point l’éclat et le bruit. Ils n’attaquaient aucun des pouvoirs établis et ils n’aspiraient point à devenir populaires, quoiqu’ils fussent animés d’une profonde sympathie pour le peuple[1]. C’étaient de véritables philantropes, dans la plus noble acception de ce mot. Leurs livres sont oubliés ; mais leurs doctrines ont germé comme une semence féconde, et les préceptes qu’ils enseignaient ont fait le tour du monde, affranchi l’industrie, restauré l’agriculture et préparé la liberté du commerce. Après Quesnay vint Turgot ; après Turgot, Adam Smith : la science désormais marche à pas de géant. »

Dans notre première leçon nous étudierons le système de Ricardo et celui de Sismondi.

Ad. B. (des V.)

  1. Ils ont mérité qu’on leur appliquât ces trois vers :

    Secta fuit servare modum, finemque tueri
    Naturamque sequi, vitamque impendere vero,
    Nec sibi sed toto genitos se credere mundo.