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pas que l’homme est formé pour être gouverné par une autorité despotique ? — Par cela seul que l’homme est destiné à vivre en société, il est destiné à vivre sous le despotisme. — Cette forme de gouvernement est la seule qui puisse procurer à la Société son meilleur état possible[1]. »

« L’abbé Baudeau, l’un des interprètes les plus habiles de la nouvelle école, partageait les opinions de Mercier de La Rivière. Il avait pensé, comme loi, qu’il était plus aisé de persuader un prince qu’une nation et que le triomphe des vrais principes serait plutôt assuré par la puissance souveraine d’un seul homme, que par la conviction, difficile à obtenir, de tout un peuple. Le hasard voulut qu’ils rencontrassent parmi leurs contemporains plus d’un de ces princes réformateurs : l’impératrice Catherine, en Russie, l’empereur Joseph II, en Autriche, le grand-duc de Toscane, le grand-duc de Bade.

« Il se formait insensiblement en France, une pépinière d’hommes d’état imbus de leurs maximes, M. de Gournay M. de Trudaine, M. de Malesherbes, M. d’Argenson, et l’illustre Turgot qui. résumait leurs vertus et leurs talents. Tous ces hommes de bien n’adoptaient pas sans réserve les doctrines patriarcales de Mercier de La Rivière mais ils faisaient pénétrer peu à peu dans le gouvernement les maximes de tolérance de l’école économiste, et ils préludaient par de brillants essais dans quelques provinces, soit comme intendante, soit comme ministres, aux réformes exécutées par

  1. Ordre naturel et essentiel, etc. tome I, pages 199, 280, 281.