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nancières, qui le chargent de dettes dévorantes, et qui occasionnent un commerce du trafic de finances, par l’entremise des papiers commerçab1es, où l’escompte augmente de plus en plus les fortunes pécuniaires stériles. Ces fortunes séparent la finance de l’agriculture, et privent les campagnes des richesses nécessaires pour l’amélioration des biens-fonds et pour l’exploitation de la culture des terres.

« Les maximes qu’on vient de lire appartiennent surtout, comme on a pu le voir, à l’ordre politique. L’auteur n’y semble préoccupé que du paiement des impôts, de la population, des emprunts, des dépenses publiques. C’est qu’en effet les Économistes envisageaient la science d’un autre œil que nous-mêmes, et presque exclusivement dans ses rapports avec l’administration et le gouvernement. Leur but était de fonder la théorie sociale et d’assujettir toutes les intelligences au joug d’une autorité tutélaire, assez voisine du despotisme. Ils voulaient d’abord asseoir sur des bases immuables la propriété foncière qui leur semblait la première de toutes mais ils ne respectaient pas moins la propriété personnelle, et ils n’admettaient pas de devoirs sans droits, ni de services sans compensation. L’intérêt du souverain était naturellement, selon eux, le même que celui du peuple ; un roi n’était qu’un père de famille. Ils se plaisaient à peindre Louis XV animant l’agriculture de sa présence et répandant sur son passage l’abondance et la paix. Mercier de la Rivière se hasardait jusqu’à écrire : « Il est physiquement impossible qu’il puisse subsister un autre gouvernement que celui d’un seul. Qui est-ce qui ne voit pas, qui est-ce qui ne sent