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hommes, ni sur les denrées, où il multiplierait les frais de perception, préjudicierait au commerce, et dénouait annuellement une partie des richesses de la Nation. Qu’il ne se prenne, pas non plus sur les richesses des fermiers des biens-fonds, car les avances de l’agriculture d’un royaume doivent être envisagées comme un immeuble qu’il faut conserver précieusement pour la production de l’impôt, du revenu et de la subsistance de toutes les classes de citoyens : autrement l’impôt dégénère en spoliation, et cause un dépérissement qui ruine promptement un État.

Que les terres employées à la culture des grains soient réunies, autant qu’il est possible, en grandes fermes exploitées par de riches laboureurs ; car il y a moins de dépense pour l’entretien et la réparation des bâtiments, et proportion beaucoup moins de frais et beaucoup plus de produit net dans les grandes entreprises d’agriculture, que dans les petites. La multiplicité des petits fermiers est préjudiciable à la population. La population la plus assurée, la plus disponible pour les différens travaux qui partagent les hommes en différentes classes, est celle qui est entretenue par le produit net. Toute épargne faite à son profit dans les travaux qui peuvent s’exécuter par le moyen des animaux, des machines, des rivières, etc., revient à l’avantage de la population et de l’État, parce que plus de produit net procure plus de gain aux hommes pour d’autres services ou d’autres travaux.

Que l’on facilite les débouchés et les transports des productions et des marchandises de main-d’œuvre, par la réparation des chemins, et par la navigation des canaux, des rivières et de la mer ; car plus on épargne sur les frais du commerce, plus on accroît le revenu du territoire.

Qu’on ne diminue pas l’aisance des dernières classes de citoyens, car elles ne pourraient pu assez contribuer à la consommation des denrées qui ne peuvent être consommées