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Ce qui est arrivé et ce qui arrive tous les jours pour le système prohibitif nous fournit une preuve de tout ce que je viens de dire. Vous savez qu’il est fondé sur ce principe absurde que l’argent est la marchandise par excellence et que par conséquent il faut en accaparer le plus possible. De là le système mercantile, qui prohibe la sortie du numéraire sous peine de mort, (quand on fait mal, on éprouve toujours le besoin de bien punir les récalcitrants), et par conséquent toujours vendre et jamais acheter, toujours exporter et jamais importer, comme si c’était possible. Ce malencontreux système est aujourd’hui perdu quant à la doctrine ; mais les lois que ses partisans nous ont faites portent encore leurs fruits. En Espagne, par exemple, il est encore défendu de faire sortir de l’or ; il est vrai qu’on ne se tue plus pour cela ; on se tue pour autre chose. Nous avons souvent démontré, et vous admettez que la théorie prohibitive est absurde mais nous n’en sommes pas moins forcés de respecter les droits acquis. Comment donc pouvons-nous nous y prendre pour résoudre la question et concilier tous les intérêts ? — Nous y parviendrons au moyen de l’économie politique.

Cette science sera aussi notre guide dans les questions que je vais avoir l’honneur de vous rappeler.

Comment se fait-il que lorsque les subsistances augmentent les salaires augmentent, et que lorsque les subsistances diminuent les salaires baissent ? On croirait le contraire. Eh bien ! la loi ; telle que nous venons de l’énoncer, se reproduit constam-