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dans les campagnes, qui manquent plus encore de capital moral que de capitaux circulants. Mais cette loi est incomplète, elle ne s’occupe que des éléments d’une instruction purement littéraire et nullement technique, bien que ceux qui doivent la recevoir, soient destinés à exercer un état spécial qui demande des connaissances particulières, dont quelques-unes, telles que l’analyse des terres et des engrais, la construction et la réparation des instruments réglées par les lois de la mécanique, l’exploitation des ressources hydrauliques, etc., soient fort relevées. Des routes et de l’instruction, voilà ce qu’il faut à l’agriculture : par les premières nos cultivateurs ne craindront plus l’abondance à l’égal de la disette, parce qu’ils pourront transporter partout les produits de leurs récoltes ; par la seconde ils sauront tirer de la terre tout ce que son inépuisable fécondité refuse quelquefois à l’ignorance, mais accorde toujours à l’intelligence ; témoins nos départements du nord.

Tout ne sera pas encore fait pour la prospérité de l’agriculture, lorsqu’elle aura des routes et des écoles sur le plan de celles des comtés agricoles de l’Angleterre et de l’Amérique, et des campagnes Allemandes, Belges, et Lombardes ; la tâche du gouvernement sera accomplie, mais tous ces éléments de richesses demeureront stériles si nous ne savons remplir la nôtre. Savoir en quoi elle consiste, comprendre son importance, c’est déjà la remplir à moitié ; hâtons-nous donc de la décrire, et de montrer comment et en quoi nous l’avons négligée jusqu’ici.