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nuellement plusieurs milliards, n’est pas comme une goutte d’eau dans la mer. Quand je les vois tendre ainsi les bras vers le ministère du commerce, il me semble voir une armée demandant un pain de 4 livres pour sa ration d’un jour ; et je me sens pris de l’envie de crier à cette classe si nombreuse de mes compatriotes : Aide-toi, le ciel t’aidera !

Pour protéger l’agriculture, on a imaginé encore de lui accorder des dégrèvements d’impôts et des secours, en cas d’orage et de maladie sur les bestiaux ; à ceux qui ont perdu une vache, un cheval, on a remis 6 francs, quelquefois moins, rarement plus. De pareils secours sont ridicules, inutiles et onéreux : ridicules par leur modicité, inutiles par leur insuffisance et onéreux pour le trésor par leur multiplicité. Pas plus que les protections de tarifs, ils ne servent l’agriculture, qui ne doit recevoir d’encouragements que d’elle-même et à laquelle le gouvernement ne doit que quatre choses : un code rural, difficile mais non impossible à rédiger, la révision de la législation hypothécaire, des routes et de l’instruction.

Depuis plusieurs années on travaille au premier, ou du moins une commission a été nommée dans ce but ; depuis long-temps, on parle de la seconde, dont chacun reconnaît et proclame la nécessité, sans que, toutefois, il ait été rien fait encore pour l’opérer ; on a rendu des lois que j’ai déjà examinées l’année dernière, (voir le cours de 1856-37, leçons 5 et 6), pour doter le pays des troisièmes ; une loi a été également rendue (voir le cours de leçon 8), pour répandre la quatrième