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encore que tout le monde l’a payé, parce que, à l’exception de ceux qui ont violé la loi, tous ceux qui l’ont respectée ont acheté fort cher de mauvais chevaux, qui n’ont pas fait ou mal fait le service. Car c’est une vérité malheureusement incontestable, que de tous les pays qui élèvent des chevaux, la France est à peu près celui qui a les plus mauvais ; à ce point même que les remontes de l’armée se font en partie à l’étranger. L’intérêt d’amour-propre des éleveurs français a dû être nécessairement dans ce cas sacrifié à la sûreté de l’armée, qu’on ne pouvait exposer un jour de bataille à monter des chevaux incapables de la porter.

Ni le fisc, ni les particuliers, n’ont, je le répète, profité des droits sur les laines, les bestiaux et les chevaux ; ils n’ont servi qu’à faire payer une prime aux contrebandiers dont on est conduit à voir d’un œil favorable l’illégale industrie, qui est le châtiment inexorable de toutes les mauvaises lois de douanes, et qui encourage réellement plus l’industrie que toutes les prohibitions du monde.

C’est elle, vous le savez, qui a fait marcher l’industrie des chales à laquelle elle a fourni les modèles de l’Inde si supérieurement imités par les Deneirouse et autres habiles fabricans ; c’est elle encore qui a stimulé l’horlogerie française, par la concurrence active de la fabrique de Genève, dont elle a répandu les produits dans les poches de tous nos ouvriers, de nos soldats et de nos maçons ; elle s’exerce encore aujourd’hui parce que le droit, même réduit à 5 francs, est encore trop élevé ; et