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elles ont empêché l’entrée, ou du moins augmenté d’un tiers, le prix des laines longues que nous ne produisons pas, ou seulement en quantité insuffisante.

Le droit a eu encore une autre conséquence non moins déplorable il a porté tous les éleveurs à ne produire que des laines fines, et ils ont négligé les laines communes ; de telle sorte que nous payons aujourd’hui fort cher ou du moins plus cher que nous ne devrions le faire, non seulement les draps, les mérinos, les stuffs, les flannelles etc., mais encore, les matelas, les couvertures, les tapis et les étoffes mélangées de soie et de laine ; l’article Lyon, Saint-Étienne, Rheims, Amiens etc. D’un autre côté le droit n’a pas profité, même pour les qualités moyennes et fines, aux agriculteurs français ; la hausse et la baisse occasionnées au moyen de l’introduction des laines étrangères par les spéculateurs, a presque toujours déjoué leurs calculs et leurs espérances (voir le cours de 1836-37 page 400). Ce droit a été enfin réduit il y a trois ans à 22 pour 0/0 mais même à ce taux il est encore trop élevé, il faudra le réduire de nouveau.

Outre le droit sur les laines, on en a mis un autre, toujours dans le but d’encourager l’agriculture, sur les bœufs étrangers introduits en France : ce droit a été de 50 francs — qu’en est-il résulté ? Les départements frontières qui eussent acheté les bœufs de la Prusse rhénane du pays de Bade, de la Suisse n’ont pu le faire et se sont passés de viande, ou n’en ont consommé qu’une plus faible quantité ; et nous n’avons pas vendu à ces pays les produits de notre industrie manu-