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où l’agriculture est florissante, les travaux agricoles sont mal dirigés, la terre rend des moissons chétives et nourrit des cultivateurs misérables, vivant de chataignes et de pommes de terre, de pain d’avoine ou de sarrazin à défaut de blé ; et buvant de l’eau parce qu’ils ne peuvent avoir ni vin, ni cidre, ni bierre : cinq millions de nos concitoyens sont dans le premier cas, dix millions dans le second !

Pourquoi donc nos propriétaires fonciers se sont-ils décidés pour les baux à courte échéance, pourquoi ont-ils craint de n’être pas payé, et ont-ils espéré louer plus cher au bout de quelques années qu’au moment du contrat ? Ils se plaignent que leurs terres ne rapportent pas assez, mais ils sont eux-mêmes la cause de la diminution de leur revenu : c’est parce qu’il n’ont pas laissé à leurs fermiers le temps nécessaire pour récolter tout ce qu’ils auraient pu semer, que ceux-ci n’ont pu leur payer des loyers aussi chers que si les récoltes eussent été complètes ; c’est parce qu’ils ont spéculé sur ce que les améliorations introduites par un fermier dans l’exploitation de leurs terres pouvait donner à celles-ci de valeur, afin d’élever leurs baux ou d’exiger de forts pots-de-vin pour les renouvellements, que les fermiers n’ont point amélioré et se sont bornés à faire ce qui était strictement nécessaire ; n’ont essayé aucune méthode nouvelle, n’ont pas renouvelé le fonds de la terre par des engrais.

S’îl est arrivé fréquemment que le propriétaire a eu des non-valeurs, c’est que, ainsi que je