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duit les plus heureux résultats au moins au temps dont nous parlons. Ce système était le seul possible à une époque où il n’y avait pas d’argent aujourd’hui il n’offre plus de ressources ; car le serf devenu métayer ne peut point amasser un capital suffisant pour faire des avances en instruments, en semences, en bestiaux ; car les échanges ne se font que difficilement en nature. Cependant ce que ce commencement de sécurité accordée aux travailleurs agricoles produisit de résultats favorables, est très remarquable.

Des circonstances heureuses ayant permis plus tard aux capitaux de se développer, l’on vit remplacer le métayage par le fermage qui est aujourd’hui la plus haute expression du progrès. Le propriétaire ne fournit que la terre et celui qui doit la féconder n’est plus seulement un travailleur intelligent, mais un capitaliste possédant lui-même des bestiaux, des outils, des semences, etc., et en même temps des avances, soit en nature, soit en argent, pour se nourrir ainsi que ses ouvriers jusqu’à la vente de ses récoltes. C’est sous ce régime que l’agriculture a prospéré, et qu’elle est devenue tout à la fois un art souvent difficile à exercer et une grande source de richesses.

Ainsi donc, comme je le disais en commençant, l’avenir de l’agriculture est beaucoup moins une question de procédés qu’une question d’organisation. D’un autre côté la prospérité de l’agriculture est d’autant plus grande que le propriétaire réside davantage sur ses terres et les exploite lui-même, et que la condition des travailleurs qu’il emploie