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bourser. Dans cette supposition, une banque de dépôt aurait fait ce que firent plus tard les banques de circulation. Cependant elle serait sortie par le fait de ses véritables attributions et l’expérience a prouvé qu’il fallait établir entre ces deux systèmes une ligne de démarcation que les faits que je vais citer, vous mettront à même de bien définir.

Vous venez de voir quel degré de confiance les administrateurs de la banque d’Amsterdam étaient parvenus à inspirer au commerce. Cette confiance s’accrut encore lorsqu’en 1672, cinquante neuf ans après sa fondation, à la nouvelle de la marche des armées de Louis XIV, se dirigeant sur la ville, on rendit à leurs propriétaires, les fonds déposés dans les caves de la banque. Les dépôts avaient été si bien disposés, et si intégralement respectés, que lorsqu’on voulut extraire le numéraire, on trouva tous les coffres intacts, et les pièces de monnaies encore toutes noircies par un incendie qui avait eut lieu quelques années auparavant. Une fois les affaires publiques arrangées tant bien que mal, les dépôts se reformèrent ; la banque reprit ses fonctions ; et chose assez remarquable, elle eut à subir de nouveau la même épreuve, qu’elle vit d’ailleurs tourner à son désavantage. Lorsqu’en 1794, l’armée républicaine prit la ville d’Amsterdam, les dépositaires trouvèrent de moins dans les coffres dix millions six cents mille florins (20 à 25 millions de francs), que la banque avait prêtés à la ville d’Amsterdam et à la compagnie des Indes. Sans doute ces florins n’étaient pas perdus ; mais comme ces deux débitrices ne purent