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transfert se répétait plusieurs centaines de fois par jour, il finissait par donner un important revenu. En outre, la banque avait eu l’heureuse idée de taxer la curiosité et la peur des créanciers, et ceux d’entr’eux qui voulaient voir ou retirer leurs dépôts payaient des droits bien plus considérables que ceux d’un simple transfert. Aussi ne faisait-on que bien rarement une demande onéreuse.

Peu à peu, la banque (je parle plus spécialement de celle d’Amsterdam) devint un magasin général pour les monnaies de toute espèce. La régularité avec laquelle elle remplissait ses fonctions et les avantages qu’elle procurait au commerce, furent si généralement sentis, que tout le monde voulut être en relation avec elle et c’est ainsi que l’agio entre les papiers de banque et les espèces était de 3 à 4 pour cent en faveur du papier ; et que le change fut long-temps favorable à la place d’Amsterdam.

Cependant que faisait la banque de dépôt ? elle créait en papier une valeur égale à celle des lingots qu’on déposait chez elle ; et les avantages qu’elle offrait se réduisaient en définitive à ceux d’une nouvelle monnaie.

Plus tard on comprit tout le parti qu’il y avait à tirer de cette confiance générale. Car, supposez, Messieurs, qu’une banque qui avait 100 millions en caisse eût émis au lieu de 100 millions de billets 150 millions ; que serait-il arrivé ?… peut-être rien ; puisque personne, au milieu de cette tranquillité générale, ne songeait à se faire rembour-