et public ; qui changeait toutes les liquidations lentes, pénibles et compliquées, soit des particuliers, soit de l’état, en une seule ; laquelle devait se faire en monnaie pour les sommes minimes, et en papier pour les sommes fortes ; système enfin qui semblait multiplier les capitaux en simplifiant seulement la circulation, qui devait faire baisser l’intérêt, et joindre à la création d’une monnaie, celle de placements sûrs et avantageux. Aujourd’hui encore nous ne retrancherions de ce système que les fermes, qui ne sont plus admises dans la perception des revenus, et les monopoles qui étaient alors nécessaires, car il fallait de puissantes compagnies pour traverser le monde encore inconnu et peu fréquenté. Ce système, du reste, est réalisé en partie en Angleterre, et il n’a qu’une objection à craindre, celle qu’on pourra éternellement adresser à un crédit bien organisé, c’est la faculté d’abuser de la richesse qu’il procure aux gouvernements ; à quoi on pourra faire une réponse : les fils de familles et les états dissipateurs qui n’ont pas de crédit, trouvent des usuriers qui les ruinent ; seulement ils les paient plus cher. Louis XIV sans crédit, avait pu dépenser autant que l’Angleterre et la Hollande, mais il avait payé l’argent 10, 20, et jusqu’à 50 pour cent. »
Deux fois, en 1700 et en 1705, Law présenta son plan au gouvernement de son pays et deux fois il fut repoussé ; il éprouva le même échec en France, sous le ministère de M. Chamillart ; à Turin, auprès de Victor Amédée. Revenu en France après la mort de Louis XIV, et témoin des