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en Amérique, en Angleterre, en Belgique. Bientôt on ira en huit heures de Londres à Liverpool (80 lieues), et dans l’été on pourra revenir le même jour (160 lieues !)

En France, je vous en ai fourni la preuve tout à l’heure, on commence à suivre ces exemples ; on le fait même en ce moment avec témérité ; car il en est toujours ainsi chez nous : on ne sait rien faire avec mesure, on a de la répugnance ou de l’engouement et l’engouement est dangereux en industrie. Parce qu’une société en commandite a réussi, toutes les entreprises se montent en commandite.

Il faut y prendre garde ; car bientôt on rouvrirait à la Bourse les maisons de jeu que l’on ferme au Palais-Royal ; le tirage des primes remplacerait celui de la loterie, et les capitaux, au lieu de vivifier l’industrie et de soutenir le commerce, ne serviraient plus que d’aliment à l’agiotage, et de proie au charlatanisme et à la friponnerie !

C’est surtout dans ces circonstances et sur de telles questions qu’il importe d’interroger l’économie politique ; elle a trouvé place dans les conseils du pays ; les électeurs l’ont fait entrer à la Chambre dans la personne de quelques députés ; les capitalistes, les industriels doivent la consulter à leur tour.

Le temps que l’on consacre à l’étude de cette science peut être regardé comme bien employé. Voyez, par exemple, ce que nous avons fait ensemble. En étudiant, il y a quelques années, le tarif des houilles, nous démontrions ses vices et nous de-