Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/196

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dans certains pays, comme en Angleterre et en Russie, le public ne paie pas les frais de fabrication des monnaies, qui retombent à la charge du Trésor. Ceux qui déposent leurs lingots ont seulement à supporter une perte d’intérêt pour tout le temps que dure ce dépôt.

En France, les frais de fabrication des monnaies sont payés par les propriétaires de lingots qui veulent les transformer en pièces ayant cours ; ils s’élèvent aux 0750 dix millièmes des sommes versées, c’est-à-dire qu’une pièce de 5 francs pesant 22,500 millig. ne vaut que 4 francs 9250 dix millièmes, que le cuivre pour alliage pesant 2,500 millig. est compté pour rien, et que les frais représentent les 0750 dix millièmes restant.

Les inconvénients et les embarras qui ont constamment accompagné les altérations ont, depuis un certain tems déjà, fait sentir les avantages de la loyauté dans cette partie des affaires comme dans toutes les autres. C’est à l’observation constante de cette règle, que certains états ont dû de voir leurs monnaies préférées par le commerce et recherchées sur toutes les places. Les ducats de Hollande, les sequins de Venise, et les piastres d’Espagne d’une certaine création, dûrent cet avantage à leur grande pureté. Tout le monde aujourd’hui devrait être convaincu qu’il n’y a pas de réputation et de sécurité commerciale hors de cette voie, aussi sommes-nous étonnés de voir un gouvernement aussi éclairé que celui de la Belgique, retomber au 19e siècle dans les erreurs et les fautes du moyen âge et de la renaissance.