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magistrats, la marine, l’armée, les grands seigneurs pensionnés, demandèrent une augmentation de leurs traitements, soldes et pensions, proportionnelle à l’accroissement de leurs dépenses personnelles occasionnées par la dépréciation des billets qui circulaient presque seuls dans le public. Après un certain temps de malaise causé par ce désordre financier, les choses reprirent leur cours accoutumé ; les rapports se rétablirent comme par le passé, chacun stipulant une élévation du prix de ses produits correspondant à la baisse du papier ; il en fut ainsi jusqu’en 1818, lorsque la paix, dont nous payâmes si cher le retour, leva la plus forte partie des charges que la guerre avait fait peser si long-temps sur l’Angleterre ; ce pays voulut alors rentrer dans les conditions d’une circulation libre et d’un système monétaire complet et régulier, et sur la proposition qui en fut faite par sir R. Peel, le cours des billets de banque cessa d’être forcé, et la Banque reprit les paiements en espèce. La révolution causée par ce retour au droit commun, fit en quelque sorte plus de mal que la mesure qui en avait fait sortir. Les employés, les soldats, les marins, les juges, les lords et les propriétaires, y gagnèrent de conserver leur augmentation de revenus ; le trésor et les fermiers y perdirent toute la différence entre le papier et les métaux. Tous les baux consentis, les marchés passés, à l’époque de la dépréciation, restèrent au même taux lors du rétablissement de l’équilibre ; ceux qui devaient les payer supportèrent seuls la perte.