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c’est-à-dire, consommées, détruites, pour les obtenir ; n’a-t-il pas fallu, en effet, avancer des capitaux presque toujours considérables pour faire exécuter les fouilles ? employer et payer de nombreux ouvriers, recourir à l’emploi de machines dispendieuses pour les épuisements, les extractions ? N’a-t-il pas fallu encore classer le minerai, le laver, le griller, etc. ? Combien de manœuvres, d’ingénieurs, de chimistes, de mécaniciens, de voituriers, ont concouru, pour leur part, aux nombreux et difficiles travaux de l’exploitation des mines ? Ce sont tous ces services, employés et détruits, toutes ces avances qu’il a fallu faire, qui constituent le prix des métaux précieux, soumis, au reste, comme toutes les autres marchandises, aux fluctuations qui résultent de l’abondance ou de la rareté.

L’or et l’argent étaient chers, c’est-à-dire qu’avec une petite quantité de ces métaux on obtenait beaucoup de choses, lorsque l’exploitation des mines, encore mal dirigée, n’en faisait venir que de faibles parties dans la circulation ; ils renchérissaient encore lorsque des lois, comme celles relatives aux Juifs et aux Lombards, attachaient quelques périls à leur propriété. Ces martyrs du négoce et de la banque étaient à la fois persécutés pour avoir des métaux précieux, et persécutés encore pour n’en pas avoir. Ceux-ci diminuèrent considérablement lors de la découverte du nouveau monde, qui jeta sur le marché européen le produit considérable des mines du Pérou. Ils diminuèrent encore, et ceci est une nouvelle preuve qu’ils sont