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au goût et à la bourse de chacun et remplace le pot-au-feu individuel ; la femme et les enfants sont occupés, suivant leurs forces ; aux travaux de l’usine s’unissent ceux des champs et du jardinage, pour détruire la monotonie des uns et des autres. Dans cette organisation, les travailleurs sont classés en séries passionnées, séraphiques, etc. ; les néologismes les plus bizarres servent à désigner les différentes parties d’un système inapplicable, d’après lequel le travail journalier d’un seul homme ne pourrait être exécuté que par douze hommes. Après avoir consacré une longue carrière à des recherches dont je viens de vous exposer les résultats, Fourier est mort comme il avait vécu, ignoré, et sans que ses doctrines aient été comprises du plus grand nombre.

De l’inutilité des tentatives d’Owen, de St-Simon et de Fourier, il ne faudrait pas conclure qu’il faille abandonner des recherches dans cette voie ; loin de là : au contraire, il faut s’y livrer de nouveau, en ayant soin de respecter les règles de la science et l’organisation sociale, telle qu’elle existe. On n’obtiendra jamais rien tant qu’on méconnaîtra la division du travail, les capitaux, l’inégalité des intelligences, etc. Il faut surtout adopter l’avis d’Owen, qui conseille de prendre les réformes par la base, c’est-à-dire par l’enfance ; car si la société ne doit à personne les repas somptueux et toutes les jouissances du luxe, elle doit à tous une éducation théorique et pratique suffisante pour trouver partout des moyens d’existence.

Dans une autre leçon, je me propose de vous