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les charges imposées au pays aient été stériles ? Croit-on que si on eût laissé à chaque citoyen les quelques francs qu’il a dû payer pour couvrir les dépenses de ces immenses travaux, ceux-ci eussent été entrepris et exécutés ? Et alors combien de milliers d’ouvriers eussent été sans occupation et leurs familles sans revenus, c’est-à-dire sans moyens de satisfaire à leurs besoins.

Je ne donnerai pas plus d’importance à cette discussion contre ceux qui veulent toujours faire la guerre aux impôts, quels qu’ils soient, et je terminerai en disant : qu’en général, l’impôt n’est point trop fort, mais trop mal réparti ; que si quelques-uns paient trop d’autres ne paient pas assez ; que la part du pauvre est parfois plus forte que celle de certains riches, les rentiers, par exemple, mais que son emploi bien approprié répare bien des maux causés par sa mauvaise répartition. J’ajouterai enfin que si les économies mal entendues sont des pertes, les dépenses bien faites sont des placements.

Toutes ces attaques et celles que l’on dirige contre la richesse, sont d’autant plus déplorables qu’elles nuisent aux masses au nom desquelles on les lance. On accuse l’impôt et la richesse de créer le paupérisme ; nous venons de voir combien ce grief était mal fondé par rapport au premier ; il ne me sera pas difficile de justifier la seconde. La richesse, en effet, est comme un grand foyer de chaleur, qui se répand d’autant plus loin que sa masse est plus considérable. Quand elle est trop divisée, il faut savoir la réunir, la grouper, de