doivent s’occuper un peu de leur sort et que la société ne leur doit pas la fortune mais seulement les éléments avec lesquels on peut l’acquérir ; de bonnes lois qui n’entravent pas le travail, et de l’instruction, qui permettent de tirer parti de toutes les ressources pour arriver au but.
Nous sommes conduits ainsi à déterminer quels sont les devoirs des gouvernements vis-à-vis des peuples ; nous voyons, par exemple, pour passer de la théorie à la pratique, que lorsqu’un aliment indispensable, comme la viande, vient à manquer ou à augmenter de prix dans une proportion considérable par suite de l’exagération des droits de douanes, qui ne permettent pas de faire entrer les bestiaux étrangers, il faut, sinon supprimer entièrement, du moins réduire ces droits d’une manière notable, afin de donner aux pauvres, et au meilleur marché possible, leur nourriture la plus essentielle et la plus indispensable.
Une autre question, que je ne veux pas approfondir aujourd’hui, et sur laquelle je reviendrai la question de l’impôt, nous offre l’occasion de tracer les limites des droits respectifs du pouvoir et des citoyens : ceux-ci votent la quotité de l’impôt, celui-là préside à son emploi.
Il s’est trouvé des personnes qui ont attaqué l’impôt, les unes pour nuire au pouvoir, les autres, parce qu’elles considèrent l’impôt comme mauvais dans tous les cas ; on a demandé pourquoi on payait en France certains impôts qui n’existaient pas en Suisse, par exemple, et sans observer si les conditions des deux pays étaient semblables, on