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fants abandonnés dans l’étendue de leurs domaines.

À Paris on déposait les enfants dans une coquille de marbre placée pour cet usage à la porte des églises[1]. Les marguilliers les recueillaient et s’occupaient ensuite du soin de trouver quelqu’un qui voulût les nourrir. Ces simples mesures suffisaient au petit nombre d’infortunés qu’elles concernaient, et qui ne s’élevait pas alors à plus de deux ou trois cents par an.

Cependant vers 1636, ils trouvèrent un asile et des soins particuliers dans une maison de la capitale, que la voix publique désignait sous le nom de Maison de la couche ; mais des abus s’y étant introduits on fut obligé de la fermer. Quatre ans après, le sort des enfants abandonnés toucha de nouveau l’âme d’un ecclésiastique de la Provence, Vincent de Paule, que l’église a mis au rang des saints. Aidé de Mme Legras, nièce du garde des sceaux de Marillac, d’Élisabeth L’Huillier femme du chancelier d’Aligre, et de ce magistrat lui-même, il parvînt à réunir des fonds suffisants pour couvrir les dépenses d’une maison qu’il ouvrit dans le faubourg St. Victor. En 1642, le roi Louis XIII ajouta quelques secours réguliers à ceux que Vincent de Paule avait obtenus de la charité-particulière ; Anne d’Autriche, régente du royaume après la mort de Louis XIII les augmenta

  1. M. Victor Hugo, rapporte cette coutume dans l’un des premiers chapitres de son ouvrage Notre-Dame de Paris.
    Note du R.-Ad. B. (des V.)