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tat (qui ne serait plus possible aujourd’hui), pour soutenir qu’on ne pouvait enlever aux indigents et aux malheureux la sécurité de la propriété foncière, pour leur donner en échange l’incertitude et l’éventualité de la perte du fonds et des revenus. Cette question n’a pas été résolue encore ; mais je pense qu’elle le sera bientôt ; nous touchons maintenant à celle des enfants trouvés.

Enfants trouvés.

Si l’on s’en rapporte à quelques légendes et aux capitulaires de Charlemagne, il paraîtrait que dans le moyen âge il existait en France des asiles pour les enfants trouvés. On cite, d’après la vie de Saint-Marbœuf la maison qu’il aurait fait bâtir à cet effet à Angers en 654 ; ainsi que l’hôpital du Saint-Esprit fondé à Montpellier en 1180, d’autres disent en 1204, par le comte Guido qui le dota d’une partie de ses revenus. Mais ces hospices particuliers et peu nombreux d’ailleurs, ne présentaient ni l’ensemble ni la stabilité qu’un gouvernement seul peut donner, à de semblables institutions[1].

Jusque vers la fin du 17e siècle, aucun, établissement n’existait en France pour recevoir les femmes en couches et les enfants abandonnés. L’opinion même semblait repousser une pareille mesure ; nous voyons en effet dans les recherches de M. Benoiston de Châteauneuf, que sous Char-

  1. Benoiston de Châteauneuf : Considérations sur les enfants trouvés et suivant.