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Puisqu’on a essayé de tout sans diminuer le nombre des mendiants et sans alléger les charges que les secours qu’on leur donne imposent aux autres, c’est qu’ils sont de trop dans la société ; — et partant des chiffres ci-dessus, dont il n’examina pas suffisamment les causes premières, il avança que les subsistances croissant arithmétiquement comme 1, 2, 3, 4, etc., tandis que la population, au contraire, suivait la progression géométrique 1, 2, 4, 16, etc. ; ce qui n’est nullement démontré. De cette différence contestable, Malthus fait découler tous les maux et tous les crimes dont souffre la société, en prévenant les populations qu’il arrivait toujours un moment où les subsistances devenant insuffisantes, elles devaient se résigner à se voir décimer par la famine, chargée par la nature d’établir le niveau entre la production des individus et des subsistances. C’était ainsi, selon lui que les hôpitaux étaient devenus des cimetières, et que sur 12,685 enfants trouvés déposés à l’hospice de Dublin, 12,580 étaient morts ! — Il ne s’agit pas seulement de naître, disait-il, il faut encore vivre ? si vous n’êtes pas riche et que vous vous mariez, la mort viendra rétablir l’équilibre : et cela est, parce que cela doit être et que telle est la volonté divine. — Puis examinant les hôpitaux, les prisons, et toutes les institutions destinées à prévenir ou soulager les misères humaines il les désignait comme les conséquences infaillibles du principe qu’il avait posé. Il disait aux ouvriers : — En vous mariant vous créez cinq ou six pauvres enfants destinés à une prompte mort ; il y a dans votre