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se débarrasser de cette plaie hideuse, et en 1835, son parlement s’occupait encore d’une loi sur cette grave matière.

Ce pays a pourtant essayé tous les moyens, jusqu’à la création de colonies d’exportation, qui ne semblent pas encore avoir résolu le problème. Les juges anglais ne se font pas faute d’appliquer la peine de la déportation ; pour un clou dérobé, ils envoient à Botany-Bay, et pour 560 fr. le gouvernement s’en débarrasse et purge la société. Mais qu’est-il arrivé ? Les colonies se peuplent tous les jours par l’argent des travailleurs, et le mal n’en persiste pas moins.

Les machines sont venues compliquer la solution du problème en y apportant des éléments nouveaux. Les machines créent bien du travail mais leur presque introduction amène des crises et des déplacements ; c’est le propre de leur multiplication, sans qu’il y ait à côté un nouveau débouché, d’amener l’excès de production et les encombrements qui ont des résultats presque aussi funestes que la famine et la disette qui désolent quelquefois les pays agricoles parce qu’ils entraînent avec eux les faillites, les suspensions de travail et par conséquent un surcroît de misère et de paupérisme.

Mais, il faut le dire, il y a deux espèces de pauvres : les malheureux et les individus vicieux, et c’est dans la distinction qu’il y a à faire de ces espèces que se trouve l’écueil de la bienfaisance. Si l’aumône et la charité n’avaient jamais soulagé que des misères causées par les crises, il ne se fût trouvé personne pour les blâmer ; et Malthus lui-