Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1837-1838.djvu/119

Cette page a été validée par deux contributeurs.

poles permit à quelques-uns seulement, quelque-fois même à un seul d’exercer une profession ; c’est-à-dire que Charles-Quint au lieu de laisser les bénéfices du travail se répartir équitablement, les distribua aux privilégiés de son choix, et qu’au lieu d’avoir des serfs attachés à la glèbe, il eût des serfs attachés à l’atelier. Aussi l’accroissement des mendiants devint-il un embarras de son gouvernement, et c’est en vain qu’il crût arrêter le mal par son édit répressif de 1531. Le pacha d’Égypte en est aujourd’hui à l’économie politique de Charles-Quint, à cela près seulement qu’il s’est fait monopoleur lui-même au détriment de tous les producteurs de son empire.

À la même époque un événement social européen vint compliquer l’état de la civilisation, je veux parler de la réforme qui se déclara tout-à-coup l’ennemie de la monarchie universelle de Charles-Quint et de la puissance indéfinie des papes qui faisaient courber la tête à tous les monarques. La réforme protestante, Messieurs, a porté un coup terrible aux couvents vers lesquels ou autour desquels le despotisme de l’empereur avait refoulé une foule d’hommes qui ne pouvaient plus avoir recours au travail et à l’industrie qui avaient cessé d’être libres. Le premier résultat de la lutte qui s’établit entre les pouvoirs protestants et la cour de Rome fut la sécularisation des religieux et la vente des biens de toutes les communautés ou leur adjonction pure et simple au domaine public. Or ces biens étaient considérables.

Les couvents exerçaient donc une grande in-