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d’ouvriers. Il serait important que cette justice fût enfin rendue aux travailleurs français.

Ad. B. (des V.)




(1) Note de la page 83.

Afin de faciliter les recherches, je crois devoir placer ici quelques renseignements sur la date des principales inventions dont M. Blanqui parle dans cette leçon.

MACHINE À VAPEUR.

Denis Papin, protestant, né à Blois, avait été forcé de s’expatrier à l’époque de la révocation de l’édit de Nantes, il se réfugia en Angleterre puis en Allemagne, où il remplit les fonctions de professeur. Dès 1690, il avait publié un mémoire dans lequel il avait consigné une description parfaitement claire de la machine à feu, dite machine atmosphérique telle qu’il l’avait inventée ; car ce n’était plus l’éolypile d’Héron, l’appareil à élever l’eau au-dessus de son niveau, de Salomon de Caus, ni la machine semblable de Worcester. Dans la machine de Papin, la vapeur ne se formait plus dans des balles de cuivre, mais dans des cylindres munis de soupapes et de pistons. Après avoir fait le vide au moyen de la poudre, il l’opéra par le refroidissement, en éloignant le feu du cylindre, et il transforma le mouvement de va et vient du piston en un mouvement de rotation. La machine de Newcomen et Cawley, exécutée en grand en 1705, était, sauf quelques détails de construction, la même que celle proposée en 1690 et 95 par D. Papin, et qu’il avait essayée en petit.

Jusque vers la fin du XVIIIe siècle, on fit peu d’usage de la machine de Papin, perfectionnée par Newcomen et Cawley, parce que l’art de construire de grands corps de pompe parfaitement cylindriques, et d’ajuster hermétiquement des pistons intérieurs, était peu avancé. Ce fut en 1769 que Watt, dont le nom devait devenir si célèbre plus tard, construisit sa première machine améliorée, c’est-à-dire avec condenseur à part. En 1773, il s’associa avec Mathew-Boulton de Birmingham, et fonda avec lui l’établissement situé sur la colline de Soho, qu’il dirigea jusqu’en 1814, époque à laquelle il se retira des affaires (il avait alors 79 ans). Pendant cette longue carrière industrielle et scientifique, il ne cessa de travailler au perfectionnement des machines à feu ; on lui doit la condensation de la vapeur dans un vase séparé et la pompe à air ; inventions qui à elles seules ont diminué de plus d’un tiers la dépense de combustible nécessaire pour mettre en mouvement des machines atmosphériques ; on lui doit également la machine à vapeur à double effet, la machine à