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ment qu’elles prennent les voyageurs par dessus le marché. Nos chemins vicinaux sont impraticables ; aussi quand les habitants d’une commune sont placés à trois lieues d’un marché, sans communications régulières, l’excédant de leurs produits n’a aucune valeur et le peu qu’ils parviennent à exporter, se vend fort cher ; tandis que partout où les chemins sont passables, on voit affluer les produits auxquels le bon marché assure la certitude de la vente, et cela est, comme vous savez, dans l’intérêt du producteur et du consommateur.

Il en est des moyens de communication comme des capitaux. Des pays moins heureusement partagés par la nature peuvent prospérer mieux que ceux qui ont tout reçu d’elle, si leurs chemins, leurs routes, leurs canaux sont mieux percés, plus réguliers et plus propres. Voyez ce que sont devenues l’Angleterre, la Belgique et la Hollande. La Hollande surtout, si souvent exposée aux ravages de la mer : c’est qu’on a compris dans ces trois pays toute l’importance des voies de communication. On peut s’en faire une idée, en Hollande surtout, où l’on voyage sur des routes souvent pavées en briques, et qui sont à la lettre, beaucoup plus propres que l’intérieur de nos cuisines. Quant à nous, faut-il s’étonner que nous n’ayons pas de commerce extérieur et que notre commerce intérieur soit si peu avancé, avec 8634 lieues de routes royales, six mille environ de départementales, et 50 mille lieues de vicinalité en si mauvais état. Que seraient aujour-