sous la remise. Voici, à ce sujet, un exemple qu’on a déjà cité, mais qui trouve bien sa place ici. Un pianiste arrive dans une ville, avec un talent de premier ordre, mais pauvre et sans instruments ; comment se fera-t-il apprécier s’il n’a pas les fonds nécessaires pour payer un piano ? Si au contraire il trouve une avance de fonds, il peut se faire admirer, se créer une clientelle, former des élèves qui demanderont d’autres pianos, et la ville où il sera venu y aura gagné un beau talent et les bénéfices d’une industrie nouvelle. Que de faits analogues et applicables surtout à l’agriculture ; car dans le commerce, les marchands en détail ont quelquefois crédit chez les marchands en gros ; mais les agriculteurs, vous savez comment ils sont traités, surtout en France !
Les Banques d’Écosse sont aussi une école de morale ; les hommes qui y déposent leurs épargnes sont obligés d’être probres et vertueux. Le bureau des directeurs composé d’hommes honorables et qui n’ont pas d’intérêt dans l’entreprise, a un contrôle tout naturel sur la conduite de chaque individu inscrit şur les registres. Quand un homme nouveau se présente, avant qu’on escompte, pour ainsi dire, sa probité, on s’enquiert sérieusement de sa moralité et de ses antécédents. Et voyez, Messieurs, l’importance sociale de ce système. En Écosse, un cultivateur grossier, mais probe, trouve des secours, tandis que chez nous, un pauvre ouvrier est souvent évincé à cause de sa tenue et de son maintien, d’après lesquels nous ayons la triste habitude de juger. La probité,