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bliais trop les faits, disait-on, pour la théorie pure dont on ne vit pas en industrie. C’est précisément parce que nous avons fait beaucoup de théorie en commençant, et il le fallait bien pour nous entendre, que nous ferons désormais beaucoup de pratique.

Je ne comprends pas comment j’aurais pu vous exposer les besoins des diverses industries. leur situation respective, sans sortir du domaine des généralités. Je vous ai dit que nous ne parlerions de généralités qu’autant que l’intérêt des industries que nous allons étudier l’exigerait, et de théories que pour mieux apprécier les faits particuliers qui les concernent. Voilà ma réponse sur ce point.

L’autre reproche qui m’a été fait, celui de m’abandonner à trop de digressions, est beaucoup plus fondé ; on ne peut, en effet, en économie politique, aborder une question qui ne se complique avec beaucoup d’autres, et c’est un devoir aussi de ne rien négliger qui puisse en éclairer l’étude. Le grand ouvrage d’Adam Smith, notre maître, n’est à proprement parler qu’une série de digressions savantes parmi lesquelles il y en a qui sont devenues de véritables traités que personne n’a égalés depuis-lors, telle que celle des banques, par exemple qui est un véritable chef-d’œuvre. Reprocher des digressions à un professeur, c’est le blâmer de ne rien oublier ; c’est peut-être aussi le rendre trop responsable des écarts inévitables de l’improvisation ; et, à cet égard, je vous avouerai, Messieurs, qu’il me se-