Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/75

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

S’il faut en croire les adversaires de la banque, elle se serait servi de la force qu’elle puisait dans ses fonctions mêmes, pour s’en faire une arme politique contre son adversaire, le président Jackson, ce qui aurait déterminé celui-ci à retirer à la banque le dépôt des fonds appartenant à l’État, ainsi que la perception des contributions et des droits dont se compose le budget des recettes.

Cette lutte anormale entre le premier pouvoir de l’État et la banque a eu dans le pays un long retentissement qui n’est point encore apaisé, et dont le contre-coup s’est surtout fait sentir aux nombreuses classes de travailleurs et de journaliers que le général avait cependant voulu protéger.

À Philadelphie, les hostilités ont eu un principe différent de celui qui a présidé aux débats qui se sont élevés dernièrement à Londres, entre le chancelier de l’échiquier et les directeurs de la banque. En élevant de 1 p. o/o le taux des escomptes, ces derniers avaient voulu arrêter dans ses écarts l’esprit de spéculation et d’entreprise qui menaçait de bouleverser les fortunes les plus solides et que secondaient inconsidérément les banques des provinces. En Amérique, au contraire, c’était le président qui voulait poser des bornes aux opérations trop hasardeuses des banques qui, sans capitaux réels pour satisfaire aux nombreuses demandes qui leur étaient adressées de toutes parts, émettaient pour y subvenir, des masses considérables de billets d’une très-petite valeur, depuis 10 dollars (50 francs) jusqu’à 1/4 de dollar