Page:Blanqui - Cours d’économie industrielle 1836-1837.djvu/525

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

s’agrandirent. Quelque chose qu’on ait dit depuis de l’excès de cette concurrence et des effets de l’avilissement des prix, il n’en est pas moins certain que, dans ce temps même où certaines personnes s’écriaient que tout était perdu, nos draps pénétraient dans l’Arménie et la Perse. Ce n’est jamais le gain des particuliers qu’il convient de calculer dans ces matières, mais le gain national.

Tous ces expédients que M. Colbert employa, pour favoriser le commerce que la France faisait par le port de Marseille avec le Levant, réussirent si bien que les Anglais vinrent même charger à Marseille les denrées du Levant, jusqu’à ce que leurs lois y missent obstacle. »

« Avant de quitter la matière du commerce du Levant, il est bon de parler encore d’une mesure prise par M. Colbert pour le favoriser. Il engagea des particuliers riches à armer des vaisseaux de force pour ce commerce’; il forma même en 1670 une compagnie à laquelle le roi avança pendant deux ans 200,000 livres sans intérêts, prenant sur cette somme les pertes qu’elle pourrait essuyer dans le même intervalle. On assura dix livres de gratification pendant quatre ans sur chaque pièce de drap qu’elle transporterait au Levant ; et enfin on y joignit entre autres priviléges le droit exclusif de la vente du séné pendant les vingt ans qu’elle devait durer, à condition qu’elle établirait une raffinerie de sucre à Marseille. Quelque protection que cette compagnie eût éprouvée, quoiqu’elle