par moi-même de l’état de cette industrie dans mon dernier voyage en Angleterre, on n’a pas voulu me laisser entrer malgré mes instances.
En France, nous avons tous vu par les deux dernières expositions que dans la période de 1827 à 1834, l’industrie qui met en valeur le chanvre et le lin n’offre pour ainsi dire aucun progrès. Le tissage de la toile ordinaire se borne en général à satisfaire aux besoins des localités ; la fabrique de Lisieux cependant a cherché à s’ouvrir des débouchés dans le midi ; le Finistère et les Côtes du Nord vendent beaucoup plus sur le marché de Paris. Les toiles de Beauvais, demi-hollande, les coutils de Laval, les tissus de Picardie et de l’Artois, le linge de table damassé ou uni n’ont pas obtenu de consommation plus étendue. Quant à nos batistes, elles n’ont pas de rivales en Europe, et elles continuent d’être une exportation de 15 à 16 millions. Cette exportation s’est maintenue par les impressions qui les ont constamment fait rechercher surtout en d’Amérique.
Une autre cause influe aussi sur la lenteur des progrès de cette industrie, c’est la rareté des matières premières qui nécessite, en France du moins, la supression du travail pendant une certaine partie de l’année. En outre, les tissus de coton foot, par leurs nombreuses variétés et leur extrême bon marché, une terrible concurrence à tous ceux de chanvre et de lin³, qui ont aussi à lutter avec la production européenne. En effet, le chanvre et le lin croissent partout. La Russie, à elle seule, en produit des masses énormes, et