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gréable l’emporte là sur l’utile. Un jour sans doute, lorsque les Espagnols auront terminé ces luttes qui occupent aujourd’hui leurs têtes et leurs bras, ils songeront à tout le parti que l’on peut tirer de cette magnifique position, et en appliquant à leur belle nature les procédés qui nous ont fait triompher des difficultés qu’opposait la nôtre, ils mettront à profit ce capital qui coule dans les rivières, qui dort sous le sol, et que le ciel semble en vain vouloir féconder.

Nous aurons enfin à examiner ce qu’on a fait partout pour améliorer chaque industrie ; car il faut qu’on améliore sans cesse ; le progrès est une nécessité de notre époque, et comme on l’a dit souvent, qui n’avance pas recule : dans chaque industrie il y a plusieurs manières d’avancer ; c’est toujours aux hommes progressifs à indiquer la marche. Quelques pays ont déjà donné l’exemple ; ils ont formé leur population au travail ; ils se sont créé de bons chefs d’industrie, d’habiles contre-maîtres. D’autres n’ont rien fait ; ils ont laissé chômer leur capital moral.

Malheureusement, messieurs, les auteurs de cette coupable négligence n’en ont pas supporté seuls les funestes conséquences ; tout le pays en a souffert. Chefs et ouvriers, parents et enfants, tout le monde est victime. Les parents sont obligés de veiller sur leurs enfants au delà du terme que les lois de la nature semblent assigner à ceux-ci pour qu’ils se suffisent à eux-mêmes ; les enfants souffrent de cet état de minorité dans lequel les laisse leur incapacité. Nous ressentons tous d’une ma-