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plus abondants. De notre côté, nous possédons une fabrication supérieure dans toutes les qualités, et le bon marché dans celles fines et extrafines ; des procédés de teinture plus perfectionnés ; une incontestable supériorité pour tout ce qui se rapporte au goût, dessin, couleur, mélanges, étoffes nouvelles, etc.

Nous voyons surtout que notre plus grand ennemi c’est le fisc qui restreint notre production aux articles, beaux il est vrai, mais d’une consommation limitée, et qui nous défend de travailler pour les masses, pour les petites bourses, en prohibent de fait par son maximum de valeur, et l’élévation de ses droits, l’importation de matières dont nos fabricants ont besoin pour produire à bas prix ; matières qu’ils ne peuvent trouver en France, puisque notre agriculture n’en produit pas. C’est là le grand vice, celui qui arrête l’essor de notre industrie et entretient le malaise, la misère même, là où on pourrait avoir le bien-être, et l’abondance, en prélevant sur le salaire de l’ouvrier (Voir plus haut, pag. 410, 411, 412) des primes dont personne ne profite.

Quelques améliorations sont encore possibles dans quelques-unes de nos fabriques ; mais le mouvement est donné, et bientôt tout le monde sera sur la même ligne. La réforme douanière seule se fait attendre : espérons que l’évidence de son indispensabilité frappera enfin les yeux de ceux qui peuvent l’opérer, et qu’ils l’accorderont à l’industrie qui ne peut vivre sans elle.