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ploient, que de les imposer à une taxe qui les empêche d’étendre leurs relations à l’étranger, et d’assurer à notre industrie la production d’un article pour lequel nous sommes sûrs de garder toujours notre supériorité, en vertu de notre goût et de l’habileté de nos fabricants à devancer les caprices de la mode qui adopte toutes leurs inspirations. Espérons que l’administration et les chambres comprendront enfin que c’est un devoir pour elle de prononcer cette importante réforme d’un des articles les plus vicieux de nos détestables lois de douane.

Voyons maintenant le genre de travail et l’importance des affaires de nos principaux centres de fabrique.

La ville de Reims est la plus importante de celles qui se livrent à la fabrication des étoffes de laine ; cette supériorité est due surtout à l’intelligence des industriel’s qu’elle renferme, et qui les porte à deviner à l’avance les besoins de la consommation, à créer de nouveaux articles lorsque la faveur publique commence à abandonner les anciens ; enfin, et surtout, à travailler pour les masses, en produisant de bonnes étoffes à bon marché. Il y a 15 à 20 ans, tous les métiers de Reims étaient employés à faire des raz castor lisses et croisés, des burats raz et voiles à religieuses, des burats doux pour robes de juges et soutanes, des flanelles noires, grandes largeurs, pour l’Espagne, l’Italie, l’Amérique du sud. Aujourd’hui ces articles sont morts, et à leur place trois ou quatre nouveaux tissus : les mérinos, na-