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à faire les vêtements de tous les citoyens, depuis les sénateurs jusqu’aux esclaves. Les diverses classes de la société, les divers pays, les âges et même les sexes, n’étaient distingués que par la couleur du tissu et souvent même par une simple bordure. Cependant, bien que les Romains aient donné un grand soin au commerce et à la production de la laine, ils ne nous ont laissé aucun ouvrage capable de nous éclairer sur cette industrie. Cela se conçoit du reste jusqu’à un certain point. Presque tous les travaux se faisaient dans l’intérieur de chaque maison, et rarement, peut-être jamais, l’attention de l’administration ne se porta sur cet objet de consommation générale. On pense toutefois, mais sans s’appuyer sur aucune base certaine, que, du temps d’Auguste jusqu’au troisième siècle, la production des tissus de Laine s’élevait annuellement à 300 millions de nos francs ; on en portait toute l’année, et jusqu’aux tentes mêmes où les soldats se mettaient à l’abri, en étaient recouvertes. La façon des tissus n’avait rien de remarquable ; elle ressemblait en tout point à celle de l’étoffe qui porte aujourd’hui le nom de serge. Telle est du moins la nature des échantillons qu’on a retrouvés à Pompéi et à Herculanum. La pensée de réunir dans un musée spécial les différents restes de l’art antique, a été bonne ; mais il nous semble qu’il n’eût pas été inutile de faire, dans un but plus pratique, une collection d’échantillons des tissus anciens pour les étoffes de laine, dans le genre de celle qui existe depuis long-temps à Lyon pour les étoffes