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À Lyon, cette opération a lieu dans un établissement public nommé la condition : voici quelques détails sur son intérieur et l’époque de sa création.

En 1779, un sieur Rast, ancien marchand fabricant à Lyon demanda la permission d’établir dans cette ville une condition publique pour la dessication des soies, semblable à celles qui existaient à Turin et dans plusieurs autres villes d’Italie. Appuyée par ses confrères de Lyon, du Vivarais, du Dauphiné, de la Provence, etc., sa demande fut combattue par la chambre de commerce de Lyon qui, repoussant le projet en question comme inutile, impraticable et pernicieux, réclamait en faveur du commerce : le secret qui est l’âme des affaires, cet argument, dit R. de la Platière auquel j’emprunte ces détails : « enfant né de la cupidité et de la fourberie, et que les voleurs emploient pour tromper les honnêtes gens. »

Cette opposition subsista plusieurs années. Enfin l’administration, sans prendre de décision et sans accorder l’autorisation légale réclamée par le sieur Rast, lui en donna, en 1782, une tacite dont il sut tirer un habile parti.

Dans un grand appartement voûté, situé place neuve des Carmes, à Lyon, il fit mettre des caisses de 5 pieds de hauteur sur 3 de largeur, ayant chacune 11 tiroirs et des armoires de 7 pieds de h. sur 5 de l. Toutes ces armoires et caisses, fermant à clef et pouvant être cachetées, sont entièrement à jour et grillées de toutes parts. Deux poëles de faïence, placés aux deux extrémités de