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et les phénomènes de sa distribution. Rien de plus important pour l’étude que nous avons à faire. En effet, il n’est pas indifférent qu’un pays soit composé de citadins ou de campagnards. S’il y a excès de population dans les villes, cet excès entraîne avec lui les octrois, la cherté des loyers, la baisse des salaires, le haut prix de tous les objets de consommation, l’augmentation des impôts, de mauvaises conditions hygiéniques qui abrégent la vie des ouvriers et étiolent la jeunesse, et la corruption, résultat nécessaire d’une trop grande agglomération d’individus souffrants. Si c’est au contraire la population des campagnes qui prédomine, on observe des phénomènes d’une tout autre nature ; là l’air pur communique aux hommes plus de force physique, plus de vigueur morale. Mais les travaux sont bornés et les nouvelles conditions qui se développent ne suffisent pas pour la société. Le capital moral lui-même est souvent plus accumulé sur un point que sur l’autre. C’est ainsi qu’en France l’on peut constater l’existence de deux zones bien distinctes, renfermant l’une, les trente-deux départements du nord, l’autre les cinquante-quatre du midi. Ceux-là ont une activité beaucoup plus forte que les autres, qui sont pourtant plus nombreux ; ils produisent et consomment bien davantage. Mais si nous devons des éloges à la vitalité de notre industrie septentrionale, ce n’est pas une raison pour anathématiser les autres populations de notre pays. L’infériorité industrielle ne dépend pas toujours des fautes des populations, mais souvent de conditions diffé-