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cependant semble être en dehors de ce reproche ; au si ses produits luttent-ils avec avantage.

En outre, les États-Unis qui deviennent de jour en jour manufacturiers, comptent déjà 795 fabriques, 33000 métiers, 58000 ouvriers ; la ville de Philadelphie seule a 120 filatures.

Ce qu’il y a encore de remarquable dans cette industrie, c’est que depuis 30 ans le prix de la matière première a diminué de moitié, et cette circonstance jointe aux autres progrès de l’industrie a amené une baisse considérable dans le prix des produits fabriqués. Ainsi, en comparant les prix de St.-Quentin de 1816 et 1831 on trouve :

1816             1831
Calicot 3/4 à 75 portées
2,60...0,70
Percales 5/4 à 125 portées
4,50...1,65
Dessin
2,50...0,75
Mousseline à jour
2,10...0,45

La production anglaise l’emporte sur la nôtre dont les deux tiers sont en imprimés élégants et de luxe. Comme je vous l’ai dit tant de fois, ce n’est pas aux grandes bourses qu’il faut s’adresser mais aux petites qui sont plus nombreuses. L’on consomme plus de boutons que de rubis, plus de surène que de champagne, plus de tissus forts que de tissus fins et délicats. Aujourd’hui la France n’a que le marché intérieur pour écouler les toiles de coton ; il lui en faut de nouveaux et elle doit chercher à s’en créer en Belgique, en Suisse, en Angleterre même.

En terminant, Messieurs, je vous ferai observer que le coton, fournit une exception au principe