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les événements actuels, je n’y reviendrai pas ; c’est de ces peuples que je vous disais en commençant : « que pour être heureux ils n’avaient eu qu’à le vouloir, et qu’ils ont végété durant des siècles dans une ignorance et une misère profondes, d’où sont sortis pour eux l’abrutissement et l’esclavage ! » Toutes ces nations ne savent pas ou ne veulent pas tirer parti des ressources que le ciel leur a prodiguées ; et les hommes semblent y avoir oublié que Dieu ne leur a donné des bras que pour travailler, des yeux pour voir, une tête pour penser. C’est l’Angleterre, c’est l’Amérique du nord, c’est nous, qui réveillerons ces nations engourdies, du sommeil dans lequel elles sont plongées depuis si long-temps ; nous leur ferons crédit d’une partie de notre capital moral, et nous y serons conduits par nos intérêts eux-mêmes. En effet, ne souffrent-ils pas de l’anarchie qui bouleverse chaque jour et les hommes et les choses dans l’Amérique du nord ; notre commerce n’est-il pas intéressé à voir mettre fin à la guerre qui désole l’Espagne, pour y rétablir ses rapports, pour y lier des opérations avantageuses aux deux peuples ? N’en est-il pas de même pour l’Italie, pour le Portugal ?

Aujourd’hui, messieurs, toutes les questions politiques ont une valeur commerciale, économique, en dehors de celle cotée à la Bourse par l’agiotage et la spéculation ; cette valeur est appréciée à Lyon, à Tarare, à Mulhouse, à Rouen, à Elbeuf, partout où il y a des fabriques, partout où il y a des ouvriers ; et pour n’en citer qu’en exemple, l’élection d’un président aux États-Unis