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qué en Angleterre. Là ce sont les bras qui manquent à la terre, là d’immenses terrains sont encore à défricher, des forêts vierges encore à exploiter. Dans ce pays, le triste phénomène de la concurrence des travailleurs n’a point encore apparu ; toute bonne volonté intelligente trouve à s’y occuper et y obtient un salaire honorable. Les économistes américains n’en ont point été réduits comme Malthus, à considérer la peste, la guerre et la famine comme d’excellents obstacles à opposer à l’accroissement de la population ; ils ont encouragé au contraire cette multiplication dont parle la Genèse ; car chez eux les enfants sont un capital dont on obtient facilement un bon revenu.

À la fois agricole et commerciale, l’Amérique trouvait jusqu’ici dans le coton que son sol produit par masses énormes et de qualités si diverses, l’objet de ses échanges avec l’Europe ; mais voici qu’une révolution nouvelle s’opère dans ce pays. Il nous avait toujours expédié ses cotons en laines et nous achetait en retour nos étoffes fabriquées ; aujourd’hui ou y monte des manufactures, qui produisent comme chez nous ; et les nouveaux industriels demandent au congrès des mesures de protection contre notre industrie et celle des Anglais. À leur tour les états agricoles du sud, qui nous fournissaient le coton réclament contre toute interruption des rapports commerciaux avec l’Europe, et de là collision, menaces même, et si graves qu’elles compromet-