au contraire il est rare que les gisements de ces deux éléments de la fabrication du fer soient rapprochés. Il faut le plus souvent que l’un des deux se mette en route pour aller joindre l’autre ; et avec nos routes et nos canaux, nos fleuves tels que je vous les ai décrits, ce voyage est fort onéreux : la dépense qu’il nécessite, entre pour moitié dans le prix du minerai rendu dans les forges.
Deux opérations préparatoires sont données ordinairement au minerai pour diminuer autant que possible son poids, et par là les frais de transport : ces opérations sont le lavage et le grillage. Elles ont toutes deux pour objet de débarrasser le minerai brut des parties terreuses auxquelles il se trouve allié, et qui sont souvent dans une proportion décuple des parties utiles.
Ces préparations sont importantes non pas seulement sous le rapport économique, mais aussi pour la qualité des produits. Dans certaines localités on a beaucoup amélioré les procédés. Dans le Haut-Rhin, le minerai est lavé deux fois, mais avant de subir le deuxième lavage, il est grillé ou plutôt calciné dans un four à réverbère chauffé par la flamme qui sort du gueulard du haut fourneau. Dans le Bas-Rhin, il est après un lavage ordinaire, soumis au criblage à la cuve ; quelquefois même on fait deux criblages, séparés par une calcination ou grillage semblable à celui pratiqué dans le Haut-Rhin.
Le nombre des lavoirs est de 2,506 dont 510 inactifs ; ils emploient 3,300 ouvriers et existent