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rante ans, ou ne croira pas que nous ayons pu être civilisés avec des rues si mal éclairées ; on ne comprendra plus des réverbères à cinquante pas de distance, dans une ville qui a 50 millions de revenu. En effet, vous le savez, Messieurs, dans un pays aussi avancé que le nôtre on compte encore sur la lune pour éclairer les rues, et il y a une tolérance de becs pour les époques où elle se montre, je me trompe, où elle doit se montrer ; de sorte que les piétons nocturnes sont à la merci d’un nuage. Les Anglais entendent bien autrement leur sécurité et leur commodité ; des villes entières sont si brillamment éclairées que l’on peut lire dans la rue, au milieu de la nuit, comme dans cette enceinte. C’est ainsi qu’en découvrant la houille, ils ont selon l’expression d’un de leurs poètes, supprimé la nuit. En quadruplant les réverbères on n’y verrait pas encore assez clair, et du reste cette amélioration serait impossible au prix où en sont les huiles végétales et animales ; je pense qu’il faudrait les vingtupler : la houille donnera le même résultat avec bien plus d’économie. D’un autre côté, un meilleur système d’éclairage rendra la surveillance de la police plus facile ; on pourra diminuer le nombre de ses agents., ou tout au moins les employer à protéger d’une autre manière la sûreté et la morale publiques.

Il n’y a pas d’exemple, dans les annales de l’industrie, d’un produit semblable à la houille, qui non seulement nous éclaire pendant la nuit en prolongeant l’existence et le travail ; mais qui en