nients les plus graves du système de centralisation absolue et du mode de travaux publics exécutés pour le compte du gouvernement. Ainsi que vous allez le voir tout-à-l’heure, la plupart de nos canaux ont été commencés il y a plus de 15 ans ; il y en a même qui remontent à près d’un siècle et qui ne sont pas terminés. Combien de capitaux engloutis dans ces entreprises, qui sont demeurés improductifs pendant un espace de temps qui aurait suffi pour les doubler, les tripler, les décupler même. En Angleterre, au contraire, les routes, les chemins, les canaux les plus importants, les plus difficiles, les plus coûteux ont été exécutés en quelques années ; il en est de même en Amérique. Rappelez-vous le lac Érié et les travaux vraiment gigantesques des États de Pensylvanie et d’Ohio.
Vous connaissez tous l’aspect de la France ; elle forme un hexagone, dont la Manche, l’Océan, l’Espagne, la Méditerrannée, la frontière suisse et celle du Nord sont les côtés. La grande chaîne de montagnes qui, partie des sources du Volga et de la Dwina, traverse tous les grands états de l’Europe et arrive en France au nord du Jura forme avec ses nombreuses ramifications les bassins dans lesquels coulent nos grands fleuves et leurs affluents. Ces bassins, au nombre de vingt-un, se divisent en six grands : le Rhin, la Meuse, la Seine, la Loire, la Garonne et le Rhône ; et quinze petits, desquels surgissent autant de fleuves différents.
Des six grands fleuves, trois, la Seine, la Loire et la Garonne coulent de l’Est à l’Ouest ; un seul,