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mettaient à la tête des idées nouvelles et conduisaient les peuples dans les voies encore obscures du progrès et de la civilisation ; de notre temps cette noble et difficile mission est remplie par deux ou trois grandes nations qui travaillent sans cesse à la solution de quelques questions nouvelles qui intéressent le monde entier. Ces peuples qui, semblables à des astres puissants, entraînent, par leur exemple, tous les autres peuples dans leur orbite, sont : la France, l’Angleterre et les Etats-Unis.

Si quelques études sur des questions sociales se font dans d’autres pays, elles y sont renfermées dans le secret du cabinet ; là au contraire, grâce à l’indépendance de la pensée et à la liberté de la presse, toutes les recherches, toutes les tentatives d’amélioration sont publiques, et chacun est appelé à en profiter ; le théâtre des expériences est dépourvu de coulisses, le laboratoire est de verre, il n’y a de secrets pour personne.

Que se fait-il, en effet, de réellement progressif en dehors de la France, de l’Angleterre et des Etats-Unis ? Quelle grande et utile invention a pris naissance ailleurs que dans l’un de ces trois pays ? Ne sont-ils pas, seuls pour faire, quelquefois à leurs dépens, les expériences nouvelles dont ils ne partagent les bénéfices qu’avec tous les autres ? et où trouver autre part des institutions et des hommes capables de conduire plus directement à travers tous les obstacles suscités par les préjugés et la routine, tous les peuples à la prospérité, à l’indépendance et au bonheur ?