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tié aussitôt après l’ouverture du canal. Comme dans toutes les entreprises qui doivent changer l’aspect d’un pays et aider à sa prospérité, celle du duc de Bridgewater rencontra de nombreux obstacles : sa persévérance les surmonta tous. Il n’y avait pas de plaisanteries assez fortes pour tourner en dérision la folie de ce grand seigneur qui, ne sachant comment dépenser ses immenses revenus, s’amusait à les jeter dans l’eau. Il en fut de lui comme du célèbre Riquet, le créateur du canal du Languedoc, comme de Witt Clinton, qui entreprit d’enrichir New-York, en l’unissant par un canal avec le lac Érié ; courageux et fort comme eux, il continua son œuvre et la mena à bonne fin. Son canal qui, dans l’origine, ne devait avoir que 11 kilom. d’étendue, et aller seulement de Mill-Worseley à Manchester, en a aujourd’hui 88 1/2, en comprenant 16 kilom. de souterrain dans les mines de Worseley. Des embranchemens nombreux étendent encore cette ligne de navigation : l’un sert à conduire les déblais des mines dans les vastes marais de Chatmoss qu’elle rend ainsi à l’agriculture ; un autre mène à la ville de Leigh, renommée par ses futaines ; de là on gagne Wigen, qui communique par le nord avec Liverpool et Hull ; une troisième ligne plus étendue conduit depuis Longford jusqu’à Runcorn, sur la Mersey.

Manchester est le centre d’une ligne de navigation par canaux fort considérable. Outre les canaux de la Sankey et de Bridgewater, il en existe