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qui s’étudient ; il aurait fallu vous nommer toutes les villes. L’impulsion est donnée et M. Michel, Chevallier dit qu’aujourd’hui toute ville de dix mille âmes qui n’a pas son chemin de fer, se regarde avec le sentiment de honte qu’éprouvèrent nos premiers parents, lorsqu’après avoir goûté le fruit de l’arbre de la science, ils s’aperçurent qu’ils étaient nus. Et cependant les Américains croient qu’ils ne font que commencer, quand bientôt ils pourront se remuer sur leur grand territoire plus vite que nous en France, quoique les distances soient quintuples.

On est pénétré d’admiration quand on songe que tout cela s’est fait en 15 ans avec une somme à peu de chose égale à celle que nous a coûtée la guerre d’Espagne, et avec 14 millions d’hommes épars. Que de biens ont procurés ces sages dépenses ! L’état de Pensylvanie a consacré à ses routes 195 millions et il a aujourd’hui 1400 mille habitants. Le canal de Chesapeake coûterai 20 millions ; mais déjà on a calculé que la plus value de terrains qu’il traverse sera de 200 millions. Le gouvernement a gagné près de 60 millions comme propriétaire des terrains riverains.

Voilà, Messieurs, l’admirable système que je voudrais voir implanter en France. Sans doute notre nouvelle loi sur les chemins vicinaux donnerait suivant les calculs qu’on a faits, environ 50 millions de revenus pour l’entretien des nouveaux chemins ; c’est quelque chose ; mais ce n’est pas assez ; à 25 mille francs la lieue il faudrait attendre 25 ans pour 2000 lieues,